
Cowboy (34 images)
L’éleveur, sa vache et le tracteur. Une histoire de génétique.
Guidé par l’agriculture productiviste, l’élevage en général et l’élevage bovin en particulier repose sur la sélection génétique, « l’amélioration » de la race, ici, la Holstein. Des concours agricoles rythment l’année sur tout le territoire national. Le monde agricole est fier...
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Guidé par l’agriculture productiviste, l’élevage en général et l’élevage bovin en particulier repose sur la sélection génétique, « l’amélioration » de la race, ici, la Holstein. Des concours agricoles rythment l’année sur tout le territoire national. Le monde agricole est fier...
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L’éleveur, sa vache et le tracteur. Une histoire de génétique.
Guidé par l’agriculture productiviste, l’élevage en général et l’élevage bovin en particulier repose sur la sélection génétique, « l’amélioration » de la race, ici, la Holstein. Des concours agricoles rythment l’année sur tout le territoire national. Le monde agricole est fier d’y exhiber le fruit de son travail. C’est aussi un moment d’intense sociabilité et d’ouverture au public d’un secteur de l’économie en pleine mutation. Les nouvelles générations s’installent à la tête des exploitations.
Les hommes sont habillés avec une chemise blanche. La chemise blanche pour marquer le cérémonial du concours de « Noires », la Holstein, la grande laitière du Nord, alors vaches et hommes ont les mêmes couleurs. Un peu comme on choisissait, au temps jadis, la chemise blanche pour les grands événements, contrepoint au bleu du travail. Seulement là, les éleveurs sont bien des hommes du temps, dans le temps d’une agriculture productiviste où l’attention portée à la génétique sélectionne les bêtes depuis bien longtemps mais plus que jamais. Les jeunes sont nombreux, accompagnés de leurs pairs et de leurs pères, ou déjà seuls. Ils montrent les bêtes dans l’arène. C’est tout un art. Il faut lui faire dresser la tête, alors on la tient fermement d’une main par le licol en faisant attention de ne pas lever trop haut le coude. Le geste est évalué. La main ferme, le visage et le museau tous proches l’un de l’autre, parfois joue contre joue. Et la marche doit être digne, les pas de l’homme guident ceux de l’animal, on recherche la belle posture. Il y a de l’amour entre ces éleveurs et leurs vaches, c’est évident. Quand vient le tour d’évaluer la vache, elle est brossée, laquée à la bombe, les petites cicatrices sont maquillées. On fait en sorte de bien remplir les mamelles et il faut coller les pis sinon le lait perle. Comme me dira un éleveur « les plus belles elles n’ont pas besoin de maquillage pas vrai ? ». Quand le résultat tombe, le bonheur éclate, mais avec pudeur, et l’on caresse discrètement sa bête et sa belle. C’est l’automne en Haute-Savoie, les premières neiges descendent et les vaches aussi, les alpages se vident. Au-dessus de chaque animal, une affichette donne son nom, son numéro, sa date de naissance et ses parents, sa traçabilitée génétique donc. Et puis on accroche les médailles. Deux jeunes éleveurs concourent avec une « rouge », une génétique particulière d’Holstein. C’est la nouvelle génération qui représente l’exploitation familiale : un fils et un employé, passionnés. La ferme élève des Montbéliardes depuis des générations. Se lancer dans la Holstein, c’est nouveau.
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Guidé par l’agriculture productiviste, l’élevage en général et l’élevage bovin en particulier repose sur la sélection génétique, « l’amélioration » de la race, ici, la Holstein. Des concours agricoles rythment l’année sur tout le territoire national. Le monde agricole est fier d’y exhiber le fruit de son travail. C’est aussi un moment d’intense sociabilité et d’ouverture au public d’un secteur de l’économie en pleine mutation. Les nouvelles générations s’installent à la tête des exploitations.
Les hommes sont habillés avec une chemise blanche. La chemise blanche pour marquer le cérémonial du concours de « Noires », la Holstein, la grande laitière du Nord, alors vaches et hommes ont les mêmes couleurs. Un peu comme on choisissait, au temps jadis, la chemise blanche pour les grands événements, contrepoint au bleu du travail. Seulement là, les éleveurs sont bien des hommes du temps, dans le temps d’une agriculture productiviste où l’attention portée à la génétique sélectionne les bêtes depuis bien longtemps mais plus que jamais. Les jeunes sont nombreux, accompagnés de leurs pairs et de leurs pères, ou déjà seuls. Ils montrent les bêtes dans l’arène. C’est tout un art. Il faut lui faire dresser la tête, alors on la tient fermement d’une main par le licol en faisant attention de ne pas lever trop haut le coude. Le geste est évalué. La main ferme, le visage et le museau tous proches l’un de l’autre, parfois joue contre joue. Et la marche doit être digne, les pas de l’homme guident ceux de l’animal, on recherche la belle posture. Il y a de l’amour entre ces éleveurs et leurs vaches, c’est évident. Quand vient le tour d’évaluer la vache, elle est brossée, laquée à la bombe, les petites cicatrices sont maquillées. On fait en sorte de bien remplir les mamelles et il faut coller les pis sinon le lait perle. Comme me dira un éleveur « les plus belles elles n’ont pas besoin de maquillage pas vrai ? ». Quand le résultat tombe, le bonheur éclate, mais avec pudeur, et l’on caresse discrètement sa bête et sa belle. C’est l’automne en Haute-Savoie, les premières neiges descendent et les vaches aussi, les alpages se vident. Au-dessus de chaque animal, une affichette donne son nom, son numéro, sa date de naissance et ses parents, sa traçabilitée génétique donc. Et puis on accroche les médailles. Deux jeunes éleveurs concourent avec une « rouge », une génétique particulière d’Holstein. C’est la nouvelle génération qui représente l’exploitation familiale : un fils et un employé, passionnés. La ferme élève des Montbéliardes depuis des générations. Se lancer dans la Holstein, c’est nouveau.
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